Sarlan

Le château de Sarlan

Niché au creux du vallon, discret, à deux pas de l’Allier, le Château de Sarlan (Sarlans ou Sarlant selon les écrits) possède une histoire remarquable traversée par d’illustres personnages, le plus célèbre restant la Reine Margot.
Probablement assis sur un édifice romain, le domaine, dans sa conception actuelle remonte à la Renaissance (la date de 1472 est inscrite au-dessus de la porte de la cour d’honneur). Le Chanoine J.B. Fouilhoux retrace en détails les péripéties de ce lieu et des personnages qui l’ont fréquenté au cours des siècles dans Fiefs et châteaux-forts relevant de la Comté d’Auvergne édité en 1926.

En 1321 est cité le chevalier Baudoin d'Auvergne que l'on suppose être un fils naturel du comte. Il possède le fief de Sarlant détaché du domaine comtal sur lequel s'élève un manoir. En 1450, Antoine Ier de Sarlant figure dans l'armorial de Revel. En 1462, Morinot de Sarlant, écuyer, fait aveu et dénombrement. En 1463, la propriété est à Pierre de Sarlant, seigneur de Condat et de Fonterépou en partie. En 1535, le baron Antoine II de Sarlant (1510-1586) entre au service du roi.  Il jouit par la suite de la faveur de Catherine de Médicis. Maître d’hôtel de cette dernière, il obtient le Château de Buron en récompense pour services rendus. En 1550, il est nommé gouverneur du comté et de la ville de Clermont.

Marguerite de Valois, dite la Reine Margot, fille d’Henri II et de Catherine de Médicis, 1ère femme d’Henri IV, rapporte dans ses mémoires datant de 1600 l’émouvante lettre adressée à Antoine de Sarlant : " M. de Sarlan, puisque la cruauté de mes malheurs et de ceux à qui je ne rendis jamais que services est si grande que, non contens des indignités que depuis tant d’années ils me font pastir,(ils) veulent poursuivre ma vie jusques à la fin… que la Royne ma mère sache que j’ay eu assez de courage pour ne tomber vive entre les mains de mes ennemys, vous protestant que je n’en manquerai jamais. Assurez-l’en et les premières nouvelles qu’elle aura de moy sera ma mort… Vostre plus fidèle et meilleure amye. Marguerite ". Selon l’historien, M. Grassion, "le fidèle serviteur s’empressa d’informer la Reine Mère de l’arrivée inopinée de sa fille Marguerite au proche château d’Ybois dans la nuit du 16 -17 octobre 1586 ; arrêtée peu de jours après, la Reine Margot devait connaître 19 ans de réclusion dans la forteresse d’Usson".

Antoine de Sarlant, à sa mort en 1586, légua à sa fille unique Claudia, mariée à Jacques d’Oradour, les seigneuries de Sarlant, Buron, Authezat, Chalus, St Yvoine et St Sandoux. Le fief de Sarlant resta la propriété de la famille d’Oradour jusqu’en 1820. À défaut d’héritiers directs, le château et le domaine furent vendus au Comte de Douhet de Romananges qui acheta par la même occasion Aubeyrat. Soixante-cinq ans plus tard, en 1885, le tout fut revendu à Etienne Esbrayat, arrière-grand-père de Madame Esbrayat-Lécorché. En 1950, M. et Mme Lécorché décidèrent de s’établir de façon permanente dans cette demeure qui depuis longtemps ne vivait plus qu’à la belle saison. Sans eau courante et sans véritable route d’accès les premières années, la vie de château avait un goût particulier. Il est à noter que, dans ce lieu un peu en dehors du monde, tout avait été conçu pour vivre en autarcie : four à pain, huilerie, ruches dans les murs du jardin.

En 1993, M. et Mme Lécorché vendirent le domaine. Les nouveaux propriétaires, M. et Mme Jansen, venus des Pays-Bas, ont entrepris un remarquable travail de restauration.