Chapelle de Buron


L’histoire de la chapelle de Buron est étroitement liée à l’histoire du château. C’est à l’ouvrage d’Henry Franz, Pèlerinage de Notre Dame de Buron en Auvergne, Edition spéciale Notre Clocher parue en 1933, que nous empruntons la trame de ce récit. L’auteur précise qu’il s’est appuyé sur les recherches et les écrits de Frédéric Barbe né en 1873. Il regrette de n’avoir pas connu personnellement "ce brave homme, sans instruction qui fut toute sa vie simple domestique et entreprit de recueillir et de rassembler en des notes tout ce qu’il avait entendu conter, jadis, au sujet de N-D de Buron, par les anciens du village, lesquels avaient eux-mêmes recueilli ces traditions par les récits de leurs pères".
La légende se mêle à l’Histoire dans les origines de la vénération de la Vierge de Buron représentée par une statue miraculeuse. La chapelle du château est déjà mentionnée dans le testament de Marie de Flandre morte en 1350. En 1569, l’acte de cession du château par Catherine de Médicis au profit de son maître d’hôtel, Antoine de Sarlans fait allusion à « une petite cour en laquelle il y a une chapelle ». L’origine de la statue miraculeuse de la Vierge portant son Enfant Jésus reste obscure. Certains indices pourraient, en tout cas, situer les débuts du pèlerinage dans la première moitié du XIVe siècle. La chapelle, comme les murs de la forteresse qui l’enserrent, tourne à la ruine. Au début du XVIIIesiècle les habitants de Buron se décident à construire une chapelle au cœur du village après une collecte d’argent dans les montagnes alentour. 14,80 m sur 5,80 m de dimensions intérieures, 5,50 m de haut vers le milieu de la voûte : ce ne sont pas là les dimensions d’une cathédrale, mais l’édifice fait la fierté de ceux qui l’ont construit. Une petite cloche apportée du château est installée dans le clocheton et les premiers exercices religieux ont lieu en 1722. C’est seulement entre 1770 et 1775, d’après la tradition, que la statue du château est transférée dans la nouvelle chapelle. Mais alors, de façon mystérieuse, elle serait allé reprendre sa place dans le château jusqu’à ce que les habitants au bout de trois tentatives la redescendent en priant et chantant en une solennelle procession. Pendant les heures sombres de la Révolution, la statue de la Vierge et celle de Ste Anne qui la côtoyait furent cachées par les villageois. Au cours du XIXe siècle le pèlerinage acquiert une notoriété régionale. Avant la Révolution la fête avait lieu le 8 septembre, date célébrant la Nativité de Notre-Dame. Puis on la reporta pour plus de commodité au deuxième dimanche de septembre et par la suite, au troisième dimanche du même mois pour ne pas concurrencer la fête de Notre-Dame de Vic le Comte. Le pèlerinage a traversé le XXe siècle stimulé par des personnalités telles que Frédéric Barbe et l’Abbé Paul Lavergne. En ce début de troisième millénaire, il reste vivace et rassemble chaque année une foule nombreuse. La Vierge est portée par les Conscrits. C’est aussi l’occasion de retrouvailles familiales et la fête patronale se prolonge par les réjouissances profanes sur le terrain de la Salle Polyvalente.


La cloche qui orne le clocheton est nommée Marie-Madeleine (la Montauroune) fondue en 1322 pour le monastère du Bouschet. Celle-ci fut miraculeusement sauvée de la fonte en vue de fournir des canons aux armées de la Convention. C’est sans doute pour cela qu’elle est la plus vieille d’Auvergne.